C'est le titre d'un film de 27 min de Jérôme Espla (projeté hier dans le cadre du festival du film d'aventure à la Rochelle) où l'apnéiste recordman Pierre Frolla décide d'en finir avec sa phobie des requins en allant à leur rencontre en Afrique du Sud. On voit donc notre apnéiste plonger au milieu d'un banc de requins et flirter avec des requins tigres en eau parfois trouble... En toute tranquillité! C'était un face-à-face vraiment fascinant.
On dénombre en moyenne 5 attaques mortelles par an dans le monde, contre un millier de morts environ par an sur les routes en France. Y'a de quoi relativiser
Pourtant la peur du requin est ancrée dans la grande majorité des esprits. Ce nombre a beaucoup baissé avec l'installation de filets anti-requins, qui en contre-partie piègent des nombreux animaux qui meurent asphyxiés.
J. Espla et Pierre ont répondu à quelques questions, et expliquaient par exemple que les surfeurs sont plus susceptibles d'être attaqués que les apnéistes ou les baigneurs parce qu'ils ressemblent à des tortues sur leurs planches. Il est aussi beaucoup plus facile d'approcher les requins si on est apnéiste ( ="silencieux") que plongeur avec tout un attirail lourd, émettant des ondes éléctromagnétiques plus perturbantes et des bulles, qui sont souvent un signe d'agressivité chez les mammifères marins notamment. Les requins blancs font très bien la différence entre les otaries et les plongeurs, beaucoup moins appétissants
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Ils insistaient aussi sur l'humilité qu'ils ont eu face à ces créatures au sommet de la chaine alimentaire, le contraste entre la puissance tranquille qu'ils dégagent et leur vulnérabilité face aux activités humaines: plus 100 millions de requins sont pêchés chaque année "par cupidité", les mettant plus en danger que les thons alors qu'ils ont une importance capitale dans l'équilibre trophique (du grec throphe = bouffe) du milieu marin.
Sinon s'ils y en a qui s'en souviennent, un requin-tigre avait été pêché à Fouras en 2008 si je ne m'abuse:
l'article ICIEn ce qui concerne les attaques de requin à la Réunion entre autres, les surfeurs savent qu'il y a des endroits à risque et des heures à risque (à partir du crépuscule, c'est l'heure de la chasse), et qu'ils ne sont pas chez eux. Malheureusement, c'est là où il y a les meilleures vagues. Après s'ils prennent le risque, il faut qu'ils assument un minimum... Surtout qu'avec la surpêche, les requins ont moins de ressources, ce qui peut rendre leur comportement alimentaire un peu plus hardi surtout si on leur met des parcs à poissons à côté, ça doit être frustrant
En général, ils mordent pour goûter ou s'ils se sentent menacés, mais uniquement par nécessité. Quand on est un prédateur, chaque mouvement est calculé pour économiser de l'énergie (et j'apprends ça en cours en plus).
Si vous êtes surfeur ou avez un avis sur la question, faites-vous plais'